On potinerait 52 minutes par jour. Et des experts ont établi que certains commérages seraient sains, voire augmenteraient la productivité, selon plusieurs études rapportées par la BBC.
Parler du bébé de Simon, du lunch de Julie qui traîne dans le frigo ou encore des retards de Mylène qui s’accumulent ne fait pas que partie des petits plaisirs coupables de la vie de bureau. En réalité, les potins peuvent aussi être très utiles pour mieux décoder ce qui est acceptable ou non au travail, en plus d’être de précieux outils d’aide à la décision, rapporte le diffuseur britannique.
Certes, discuter de ses collègues de façon malveillante n’apporte rien de bon et peut même être toxique. Mais le fait de parler des autres quand ils ne sont pas là n’est pas toujours négatif, montre une étude menée en 2019 par le département de psychologie de l’Université de Californie. Les scientifiques ont enregistré et analysé les conversations de plus de 500 participants et participantes pour réaliser que la grande majorité de ces discussions de bout de corridor n’était ni négatives ni positives, mais plutôt neutres.
Dans les trois-quarts des cas, ces commérages étaient plutôt banals et abordaient des sujets comme les études en génie de la fille d’un collègue, le retour d’Italie de l’autre ou les rénovations problématiques de sa cuisine. Bref, on discute beaucoup à propos des autres — jusqu’à 52 minutes par jour, montrait aussi l’étude —, mais rarement de façon aussi négative que l’expression « potins » laisse penser.
Mieux comprendre ses collègues
En parlant avec les autres — et des autres! — on apprend aussi à mieux collaborer et à déterminer de qui on doit se tenir loin et à qui on peut faire confiance, montrent d’autres recherches menées par la Vrije Universitetit Amsterdam. Les commérages peuvent aussi devenir l’occasion d’établir des contacts sociaux et d’obtenir le soutien émotionnel dont on peut avoir besoin.
Même quand il s’agit de critiques, discuter des retards constants de Sylvain ou de l’attitude de Suzanne permet aussi de valider ses émotions auprès des autres. Dans ce cas, les « potineurs » qui mettent ce genre de sujets sur le tapis tentent plutôt d’évaluer la réaction de leurs collègues par rapport à cette situation, de vérifier s’ils jugent que c’est acceptable ou non. Entendre les doléances des collègues permet aussi parfois de se questionner sur ses propres comportements, puis de s’ajuster.
Les commérages peuvent au final nous aider à comprendre comment les autres agissent et nous guider dans nos décisions, ce qui pourrait augmenter la productivité des troupes. Bref, les potins constituent un élément essentiel à la vie de bureau. Qu’on se le dise!
Par : Anne-Marie Tremblay — 37e AVENUE
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