Fraudes au travail – Avez-vous déjà rapporté de la papeterie du travail ou un peu de café, car vous n’en aviez plus à la maison ? Ces fraudes sont courantes au bureau. Qu’est-ce qui fait qu’un citoyen ordinaire devient soudainement un fraudeur?
Au bureau, certains actes parfois anodins font de nous des fraudeurs. S’il ne s’agit pas de crimes à proprement parler, les fraudes sont prises très au sérieux par l’entreprise. Un professeur à la Rotterdam School of Management, Muel Kaptein, s’est demandé pourquoi de « bonnes personnes » devenaient soudainement des fraudeurs et faisaient de « mauvaises choses au travail ». Selon ses recherches, il existe pas moins de 52 raisons, classées selon sept facteurs. En voici quelques-unes.
Vous ne vous sentez pas concerné. En d’autres termes, votre responsable ignore jusqu’à votre nom et vous avez le sentiment que votre travail ne compte pas.
Vous n’avez qu’un seul objectif. Si votre responsable vous donne des ordres stricts et que vous les effectuez sans réfléchir, vous pouvez ne pas vous rendre compte que votre comportement est frauduleux.
Vous avez la pression du temps. Si vous devez penser rapidement, vous risquez de ne pas prendre le temps de réfléchir pour vous assurer que toutes vos actions sont éthiques.
Vous banalisez les « petits » vols. Prendre des post-its ou du papier de toilette est souvent considéré comme un petit vol, et cela a souvent tendance à être ignoré. Pourtant, poser cet acte peut ouvrir la voie à des vols de plus en plus importants.
Vous n’avez pas une bonne image de vous-même. Selon le professeur, les employés avec un fort sentiment d’identité individuelle sont moins susceptibles de faire des choses contraires à l’éthique. À l’inverse, les autres se sentiront moins responsables.
Vous êtes suspecté en permanence et vu comme un voleur potentiel. La façon dont on vous perçoit a un impact sur votre comportement. Si on vous croit voleur, vous aurez plus tendance à voler.
Tous les autres employés ont un comportement éthique. Vous serez alors persuadé que si aucun autre employé ne commet de fraudes, alors personne ne le remarquera…
Les fraudes au travail
Près de 5 % des pertes de revenus annuels pour les entreprises canadiennes sont attribuables aux fraudes au travail, selon un sondage national de l’Association of Certified Fraud Examiners (ACFE) auprès de ses membres canadiens, réalisé en 2016.
Selon le rapport de l’ACFE, 89,5 % des cas de fraude en entreprise sont des détournements d’actifs. Le deuxième cas le plus fréquent est celui de la corruption (36,7 %). Enfin, 12,8 % des fraudes sont liées à des cas d’états financiers frauduleux.
Les fraudes au travail sont commises à tous les niveaux hiérarchiques de l’entreprise : 45,1 % par des employés, 30,5 % par les gestionnaires et 19,5 % par les propriétaires ou les cadres. D’ailleurs, lorsque ce sont ces derniers qui commettent la fraude, les dommages médians sont 10 fois plus importants que lorsque ce sont les employés qui en sont les auteurs. En outre, plus il y a de personnes impliquées dans une fraude, plus la perte risque d’être grande.
Par ailleurs, selon l’étude canadienne menée par l’ACFE, près de 30 % des cas de fraudes au travail touchent les entreprises de moins de 100 salariés, sans doute parce qu’elles mettent en place peu de moyens pour les éviter. Pour les PME, les fraudes les plus courantes sont la corruption, les systèmes de facturation, les vols d’encaisse, l’écrémage, des états financiers frauduleux et les détournements d’autres actifs (non monétaires).
Pour finir, le rapport mentionne que la plupart des cas de fraudes sont détectés grâce à des signalements provenant d’employés, de fournisseurs, de clients ou de sources anonymes.