Le rôle d’analyste d’affaires est essentiel dans une entreprise. Pourtant, tous n’en reconnaissent pas la valeur. Comment gérer la pression en tant qu’analyste d’affaires dans un milieu qui s’avère parfois hostile ?
« La direction est toujours pressée, constate Geneviève Dubé, analyste d’affaires. Elle veut réduire les délais, réduire les coûts… Elle n’est donc pas toujours prête à investir dans une analyse approfondie de ses processus. »
L’enjeu est pourtant grand : certains projets de révision des processus d’affaires peuvent s’élever à quelques millions de dollars. Et pour atteindre les gains de productivité tant désirés par la direction, on ne peut se passer d’une analyse approfondie des tâches des employés afin de distinguer celles qui ont une « valeur ajoutée » de celles qui n’en ont pas ou, pire, qui constituent un dédoublement. C’est ce que Geneviève Dubé a comme défi de faire comprendre à ses clients.
La direction, par ailleurs, n’est pas toujours prête à entendre ce que l’analyste d’affaires a à dire.
« Souvent, la haute direction a sa propre idée des changements qu’elle veut mettre en place… Et elle a aussi sa propre perception de ce qui se passe sur le terrain, dit Geneviève Dubé. Or, ce n’est pas toujours fidèle à la réalité. Il faut alors trouver une manière d’adoucir l’information, tout en donnant l’heure juste. »
À cela s’ajoute la résistance que l’analyste d’affaires rencontrera sur le terrain. Des employés ont parfois l’impression d’être sous évaluation, alors que ce sont les processus de l’organisation qui sont étudiés. « Je dois gagner leur confiance afin de prendre connaissance des problèmes qu’ils rencontrent dans leur travail », ajoute Mme Dubé.
Le défi est double, en fait : Geneviève Dubé doit également trouver le moyen de préserver la confidentialité des employés, tout en acheminant l’information aux bonnes personnes.
Gérer la pression en tant qu’analyste d’affaires en prouvant sa pertinence
Quand un analyste d’affaires accepte un mandat, la partie est loin d’être gagnée d’avance. Le métier d’analyste d’affaires est relativement nouveau et demeure encore mal connu des entreprises. « Certains gestionnaires de projets ont eu de mauvaises expériences avec des gens qui se sont improvisés analystes d’affaires… »
Les analystes d’affaires éprouvent souvent une pression de prouver leur pertinence. « Je crois que c’est au fil des projets que la confiance se bâtit, croit Geneviève Dubé, mais aussi en faisant mieux connaître notre profession… en organisant des lunch and learn, par exemple. »